Que cela soit derrière le volant d’une voiture tunée, ou comme gardien de la galaxie, ou encore comme dresseur de vélociraptors, David Krüger double toujours ses personnages avec la même pêche !
C’est sans langue de bois et avec la plus grande franchise (et beaucoup d’humilité) qu’il a répondu à mes questions sur son travail de comédien de doublage et sur sa passion : La photographie.
David, comment es-tu devenu la voix de Dwayne « The Rock » Johnson ?
Je ne pense pas que l’on puisse affirmer que je sois devenu LA voix de Dwayne Johnson.
Car en réalité, aucun comédien pratiquant – entre autre – le doublage ne peut revendiquer être la voix exclusive d’un acteur.
Cela étant, il est vrai que depuis presque douze ans, j’ai eu la chance et le plaisir de lui prêter ma voix sur vingt films, et autres séries, docus, jeu télévisé, etc… dont dernièrement Krypto et Black Adam.
Pour ce qui est de cette rencontre, elle s’est faite lors de Fast and Furious 5.
Julien Kramer, le directeur artistique – que je ne remercierai jamais assez – m’a fait confiance pour doubler Johnson pour la première fois à cette occasion.
S’en sont suivis quatre autres films de la licence, puis seize autres films jusqu’à aujourd’hui.
Et les gens semblent apprécier. Cela me touche vraiment, et j’en suis très heureux.
On peut t’entendre actuellement dans Black Adam,.. mais ce n’est pas ta première collaboration avec DC Comics, il me semble ? Et que penses-tu de la rivalité entre DC et Marvel ?
En effet, il semblerait que j’ai participé à certains autres produits DC comme la ligue des justiciers avec le rôle de Flash, ou le jeu vidéo Batman. Merci de me l’avoir rappelé et précisé.
Cela étant, j’avoue ne pas bien comprendre cette « guéguerre de chapelles » entre les licences. Je trouve ces univers assez incroyables, mais savoir qui fait quoi et avec quel personnage et pourquoi, ça, ça me dépasse complètement. Haha
Justement, Marvel est aussi un monde dans lequel tu voyages. Tu es même un gardien de la Galaxie ! Fier ?
Je suis en effet très heureux « d’être » l’un des Gardiens, et donc de cette rencontre avec Chris Pratt. C’est aussi un chouette cadeau de la vie.
Peter Quill aka Star Lord, c’est un peu le pote super héros que tout le monde souhaiterait avoir ! Un personne qui te donne de la pêche quand tu le doubles ?
Chris Pratt est peut-être le comédien dont l’énergie est la plus proche de la mienne. Donc je suis toujours très en joie de le retrouver dans un film.
Et donc oui, il me donne une certaine pêche.
Mais j’ai cette même pêche avec beaucoup d’acteurs que je double.
Je crois, en réalité et au final, que c’est mon métier lui-même qui me donne la pêche. C’est une grande chance que j’ai, et je mesure chaque jour cette chance, cette joie, ce privilège.
Derrière Chris Pratt, tu vis aussi l’expérience Jurassic World… C’est comment d’être dresseur de Dinosaures ?
Hahahaha…
C’est passionnant ce métier…. Tu passes de sauveur de la galaxie, à tueur en série, ou dresseur de dinos ou agent presque secret…..
J’adore mon métier.
Tu as une énorme expérience dans le doublage de jeu-video ! Un jeu en particulier t’as marqué jusqu’à maintenant ?
En effet, je participe aussi à l’élaboration vocale de jeux vidéos depuis plus de trente ans.
N’étant pas joueur moi-même, je ne peux affirmer qu’un jeu m’a marqué.
En revanche, certains personnages, oui.
A commencer évidemment par John, dans Halo.
Mais aussi Darius dans LOL, ou encore Zavala dans Destiny, ou encore Scorpion dans Mortal Kombat, Mr Torgue dans Borderlands, etc….
Cela étant, John est tellement emblématique, que c’est celui qui me touche le plus, qui me marque le plus.
Quand bien même c’est un personnage totalement fictif, j’ai souvent l’impression que nous sommes devenus très « proches », lui et moi. Une sorte « d’amitié » virtuelle, étrangement, qui me suit depuis plus de vingt ans.
As-tu eu jusqu’à aujourd’hui, un rôle de doublage qui t’as particulièrement épuisé pendant un enregistrement ? Ou compliqué à faire..
Non. Aucun épuisement ni complication.
Certaines journées d’enregistrement peuvent être parfois plus laborieuses que d’autres, bien sûr, mais je ne ressens aucune « souffrance » à faire ce que je fais, à être comédien, et donc aucun rôle ne m’a épuisé ni a été difficile.
Je ne conçois pas que l’on puisse exercer un travail qui nous ferait du mal.
Donc si je devais un jour ressentir de la souffrance à faire mon métier, ou de la difficulté, si la joie et le plaisir devaient disparaître, j’arrêterais sur le champ.
Parles-moi de ta passion pour la photographie.
La photographie était mon premier choix de vie quand j’étais ado. Mon idée, à l’époque : parcourir le monde et le photographier, conserver une trace de la vie des gens sur la planète.
Et puis j’ai pris le chemin de la comédie….
On s’est donc « quittés » pendant quelques années ; mais on oublie jamais ses premières amours.
Donc elle est toujours présente auprès de moi, chaque jour, depuis qu’on s’est retrouvés.
Je trimbale mon appareil en permanence, et je laisse mes yeux et mon cœur faire le reste, dans tous les rendez-vous de vie qui se présentent à moi, avec toujours ce farouche désir de capter l’instant unique, et de le rendre éternel.
J’ai fait un article il y a quelques années traitant sur le fameux débat : c’est mieux la VO(stfr) ou la VF ? Tu en penses quoi ?
Honnêtement, je m’en fous. Chacun fait ce qu’il préfère… Point !
Et puis ce manichéisme ambiant me désespère.
« C’est bien, c’est pas bien », « j’aime, j’aime pas », « je suis pour, je suis contre », c’est puérile et simpliste.
La vie ce n’est pas « noir ou blanc », « pour ou contre », c’est autrement plus complexe.
Donc se prendre la tête pour le match VO vs VF, c’est un faux débat. Ça n’a absolument aucun intérêt.
Quels sont tes projets pour 2023 ?
Aimer, prendre soin des gens qui m’entourent, respirer, prendre mon temps, m’écouter, me respecter, me centrer, sourire, voir la mer, aimer, pleurer de bonheur devant un coucher de soleil, dire aux gens que j’aime que je les aime, ne plus considérer les néfastes, me défaire du superfétatoire, accepter ce qui vient mais refuser l’inacceptable, être en résilience, aimer, faire des câlins avec mes chats, boire un verre avec des amis, marcher au grand air, accueillir le silence et parfois la solitude, me battre pour la liberté, prendre dans mes bras, partager, danser, faire le fou, aller voir ma petite fille et ses parents le plus souvent possible, m’arrêter quand je veux sur un bord de chemin pour le simple bonheur d’écouter les oiseaux, aimer, etc, etc….. en un mot : VIVRE !
Un petit mot pour Gillesfaitsoncinema.com et tes voisins Suisses ?
Merci de ta gentillesse.
Et à très bientôt les amis suisses !
par