Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance d’interviewer la très talentueuse actrice française et comédienne de doublage : Léopoldine Serre
Tu as sans doute déjà entendu sa voix :
- Belle (Emma Watson) : la Belle et la Bête (version Live de Disney)
- Yennefer (Anya Chalotra) : The Witcher
- Art3mis (Olivia Cooke) : Ready Player One
- L’actrice Saoirse Ronan : dans 3 films dont l’excellent Lovely Bones
- En collaboration avec Cyprien Iov (elle double le personnage de Florence) pour Roger et ses humains
En exclu pour Gillesfaitsoncinema.com, elle a bien voulu me parler de son travail pour le jeu vidéo « A Plague Tale » ainsi que de son expérience dans le Gaming.
Léopoldine, racontes moi comment tu es arrivée dans l’aventure « A Plague Tale ».
C’est Jean Philippe Brière le directeur de plateau qui m’a contactée pour me proposer le rôle d’Amicia, après avoir entendu ma voix dans un autre projet.
Tu doubles à merveille le personnage d’Amicia de Rune. Parles-moi de ta « relation » avec elle.
J’ai beaucoup aimé accompagner Amicia. Je trouvais déjà les images très belles, l’univers très fort, mais j’ai aussi projeté des résonances actuelles dans l’intrigue, ce qui m’a d’autant plus impliquée.
Au début du jeu, le personnage d’Amicia est assez insouciant. Elle fait partie d’un monde privilégié qui se sent intouchable. Quand tout s’effondre, son courage, sa dévotion envers son frère et ses démons intérieurs s’affrontent, ce qui fait d’elle un personnage complexe. C’est évidemment particulièrement intéressant pour un(e) comédien(ne).
Concernant les rats, plutôt amis ou ennemis ?
Le rat a une forte valeur symbolique. Cependant, elle est différente selon les cultures qui conditionnent souvent notre rapport aux animaux.
En Asie par exemple, il est plutôt un symbole d’intelligence, en occident il a une connotation négative puisqu’il est considéré comme un nuisible qui propage des maladies.
Plague tale fait appel à cette mémoire collective, dans un monde qui fait écho à des périodes historiques et où les rats propagent l’épidémie comme ils l’ont fait notamment pour la peste.
Dans le jeu, ils sont donc bien sûr des ennemis, mais on s’aperçoit aussi qu’on peut peut-être les utiliser à bon escient.
Comme nous l’avons fait d’ailleurs nous mêmes, puisque les rats sont aujourd’hui utilisés comme démineurs ou détecteurs de maladies grâce à leur puissant odorat.
Le rat domestique est assez répandu et il est plutôt mignon en fait.
C’est donc une question de perception, liée notamment à la culture et à l’époque.
Ce n’est pas la première fois que tu doubles un personnage de jeux-vidéo. Avant « A Plague Tale » tu as été la voix de Kamala Khan dans « Marvel’s Avengers » et Suzume dans « Mini Ninjas ». Est-ce un exercice que tu apprécies ?
En fait c’est Amicia mon premier gros rôle en jeu vidéo.
Kamala est venue après. J’ai particulièrement apprécié le travail sur Plague Tale car c’est un jeu français, ce qui nous permettait d’avoir des retours quasi en direct des créateurs. On sentait que le travail était précis, avec de vrais échanges entre toutes les parties, ce qui pour moi est un gage de qualité. C’est la somme des détails qui fait un tout.
On te connaît mieux comme comédienne de doublage au cinéma que dans le jeu-vidéo. Quelles sont les différences entre ces deux mondes ? Travailles-tu de façon spécifiques pour chaque thème ?
Le travail est différent tout d’abord par la technique. Pour le cinéma, les série, et la plupart des dessins animés, on a déjà l’image qui est accompagnée d’une bande rythmo, c’est-à-dire le texte qui défile de façons linéaire sous l’image. On dit le texte selon le rythme définit lorsqu’il passe la barre verticale sur la gauche. C’est ce qui permet le synchronisme.
En jeu vidéo, nous travaillons souvent sans avoir les images, et il faut se fier aux formes d’ondes pour être dans le même rythmes que les voix originales ou témoins. Sur Plague Tale, nous avions de nombreuses images notamment pour les cinématiques, ce qui était très agréable pour s’immerger dans l’univers.
Mais ce qui change surtout, c’est d’enregistrer plusieurs possibilités selon l’action que va choisir le joueur, ou encore de créer des nuances dans des phrases souvent répétées qui donnent de la vie lors d’une action continue comme de la marche ou de l’attente par exemple.
L’intrigue est mouvante contrairement à une fiction.
Es-tu une « Gameuse » Léopoldine ? Aimes-tu le monde du jeu-vidéo ?
Moi je ne joue pas trop. Enfant, je jouais à fond à des jeux de plateforme sur GameBoy ou Séga mais ça me rendait hystérique car à l’époque il n’y avait pas de mémoire. Quand on perdait il fallait tout recommencer au début.
Puis un peu à la Wii quand c’est sorti. Mais ce genre de jeu, très immersif, je n’y ai pas tellement été initiée.
Toutefois pendant l’été 2020 j’étais avec des amis qui jouaient pendant des heures à « The Last of Us » et j’avoue que ça m’a conquise. Mais je préférais regarder. Je suis trop sensible et nerveuse, je suis complètement immergée dans l’action et si je me fais attaquer par un zombie, je suis terrifiée et incapable de réagir.
La suite de « A Plague Tale » est prévue pour 2022 ! Peux-tu me dire si tu feras partie de cette aventure… ou est-ce secret défense ?
Alors c’est sans doute secret défense ou sans Amicia. Je ne suis pas au courant.
Un petit mot pour Gillesfaitsoncinema.com?
Je trouve cool que les Gamers soient une véritable communauté qui puisse échanger autour des jeux. Cela crée du lien et fait interagir des gens d’horizons différents. Tout ce qui peut amener ça me parait important.